Dans cette deuxième série de posts consacrée au « pourquoi du comment », la cour de l’anglais facile vous propose de vous expliquer les raisons qui ont présidé à la création de www.cour-anglais.fr et qui ont contribué à fonder une philosophie pédagogique nouvelle. La Cour de l’anglais facile sera donc tout sauf un énième site d apprentissage traditionnel de la langue anglaise. Par le biais de ce site, je vais partager avec vous des astuces, réflexions, fiches techniques, guides, comptes-rendus et autres cours dont le but est d’accroître efficacement votre connaissance de la langue anglaise.
Mais avant d’en explorer le contenu, je voudrais tout d’abord traiter des événements qui ont agi comme des facteurs constitutifs de la Cour de l’anglais facile.
Au nombre de deux, ces facteurs d’émergence ont été au départ des évènements quasi anodins mais qui ont fini par bouleverser la conception que j’avais de l’enseignement et contribuer à la construction de mon modèle pédagogique.
Le premier de ces évènements s’est déroulé en Septembre 2010, peu après la rentrée de cette école informatique au sein de laquelle j’enseigne depuis maintenant trois ans.
Chargé d’un enseignement de l’anglais destiné à un effectif réduit, j’ai très vite remarqué Sébastien et sa grande aisance linguistique. Au bout de quelques séances, curieux que j’étais de percer le mystère de son expertise, j’ai engagé la conversation avec lui. Je m’attendais à ce qu’il me parle d’études universitaires anglophones ou de séjours dans des pays anglo-saxons. A ma grande surprise, Sébastien m’expliqua que son niveau d’anglais au lycée avait été plutôt médiocre mais qu’au cours d’une année sabbatique prise après un cursus post-baccalauréat avorté, il s’était totalement adonné à ses passions que sont les jeux vidéos, les romans de science-fiction et les sciences. Principalement voire exclusivement en anglais, la pratique des jeux vidéos, la lecture d’œuvres de science-fiction et l’approfondissement du champ scientifique lui a donné accès à des supports aussi variés qu’authentiques tels que blogs, sites internet et vidéos gratuites. J’étais stupéfait. Lui, qui dans mon esprit, avait dû bénéficier d’un enseignement académique spécialisé et d’un parcours personnel atypique fait de voyages et d’échanges culturels avait en réalité été l’instigateur inconscient d’un auto-apprentissage efficace fondé sur la plaisir.
Ainsi, s’appuyant sur des connaissances de base, il était parvenu à améliorer grandement son anglais en l’enrichissant de tournures idiomatiques et d’une maîtrise grammaticale aussi empirique que remarquable.
La seconde histoire est encore plus invraisemblable. A la fin des années quatre vingt-dix, mon amie de l’époque était une jeune femme originaire d’ex-Yougoslavie dont la sœur cadette était âgée d’une dizaine d’années. Cette dernière, que j’appellerai Ena, avait pour principale caractéristique d’être polyglotte. En plus de sa langue natale, elle parlait très bien français et faisait mieux que se débrouiller en anglais. Un jour, Ena, sa sœur et moi-même nous sommes rendus en République Dominicaine dans le cadre d’un séjour touristique. Quelle ne fut pas ma surprise quand je réalisai qu’Ena non seulement comprenait tout ce qui se disait en espagnol mais qu’elle parvenait également à se faire comprendre ! Elle m’expliqua alors que, dépourvue de toute connaissance de l’espagnol, elle s’était prise de passion pour une telenovela mexicaine (ces feuilletons sans fin où « amour » rime avec « discours ») diffusée quotidiennement en version originale sous-titrée. Il ne lui en fallut pas plus pour en assimiler les répliques phares qui constituaient un florilège d’expressions idiomatiques telles que ‘no le preocupe, mujer ‘ qu’Ena répétait à l’envi en exagérant les attitudes et expressions faciales des acteurs de la série. Modélisation, identification, imitation, répétition – Ena recréait instinctivement les étapes essentielles à tout apprentissage et en démultipliait l’efficacité en les imprégnant de plaisir.
Sébastien et Ena m’ont donc appris une chose: qu’il s’agisse d’une démarche consciente ou non, l’apprentissage, ici sous forme d’auto-apprentissage, est d’autant plus efficace s’il est sous-tendu par un enthousiasme et une curiosité générés par le plaisir.
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